Le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie a été créé par l'ONU, le 25 mai 1993. Ses objectifs sont triples : faire justice, empêcher que de nouveaux crimes ne soient commis, contribuer au rétablissement et au maintien de la paix en ex-Yougoslavie. Instauré au plus fort de la guerre en Bosnie Herzégovine, le Tribunal a rencontré de nombreux problèmes logistiques, financiers et politiques. Cependant, en six ans, il a tout de même réussi à exister : plusieurs procès sont en cours et les juges ont confirmé une vingtaine d' actes d'accusation dirigés contre plus de 80 individus. Et si une trentaine de ces criminels sont incarcérés à la prison de La Haye, la grande majorité d'entre eux continue de circuler librement. Les survivants de Srebrenica, essentiellement des femmes et des enfants, vivent aujourd'hui entre Sarajevo et Tuzla dans le dénuement le plus total. Les femmes de Srebrenica mènent une lutte acharnée pour retrouver les membres de leurs familles. Au total, 10 000 personnes. Depuis quatre ans, ces femmes demandent justice. Un mot qui pour beaucoup en Bosnie, est totalement dénué de sens. On a pu penser que le Tribunal de La Haye n'était qu'un leurre il existerait dans le simple but de tranquilliser les victimes. On a pu aussi croire qu'il résultait des efforts de quelques individus très courageux qui veulent, selon la formule de Hegel : Que Justice soit faite sinon le monde périra. La guerre en ex-Yougoslavie aura fait entre 1991 et 1999 plus de 300 000 morts et des millions de personnes réfugiées ou déportées. Ce film retrace l'action concrète du Tribunal et donne la parole à la fois aux magistrats et aux survivants de cette guerre. Qu'ils soient de Srebrenica, de Brcko ou de Prijedor…