LA SEANCE DU MOIS

GENET A CHATILA

un film de Richard Dindo


90 min - 1999

Richard Dindo nous a quitté en février.
Nous vous proposons en séance du mois
GENET A CHATILA qu’il a réalisé en 1999
Avec Mounia Raoui, et la voix de Jean-François Stevenin.
Vous pouvez retrouver ici les textes de Jean Genet et le dossier du film :
https://www.richarddindo.ch/genet-chatila
« Film d’après les textes de Jean Genet, „Quatre heures à Chatila“ et „Un captif amoureux“.
En septembre 1982, quand le monde a appris le massacre de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants par des miliciens chrétiens dans les camps de réfugiés palestiniens Saba et Chatila près de Beyrouth, Genet se trouvait à Beyrouth. Le lendemain il a visité le camp et tous ces morts, accompagné de son amie Leïla Shahid, ambassadrice palestinienne. Rentré chez lui, il a écrit l’horrible spectacle des morts qu’il a vu dans le camp, dans un texte beau et émouvant.
Plus tard, pendant les derniers mois de sa vie, dans une chambre d’hôtel à Paris, il a écrit son dernier livre, „Un captif amoureux“, dans lequel il raconte sa vie dans les années 1960 et 1970 avec certains groupes de fédayins. Un récit poétique et philosophique sur la révolution palestinienne, ses espoirs et ses défaites.
L’actrice algéro-française Mounia Raoui nous mène sur les lieux et les paysages du livre.
Il s’agit ici de nouveau, comme dans tous mes films sur des écrivains, d’une lecture et d’une „traduction“ en images et en sons d’un grand texte peu et mal lu, pourtant fort et important, qui représente aussi mon propre rêve du langage, très exactement dans le sens où Baudelaire l’a écrit un jour: „Savez-vous pourquoi j’ai patiemment traduit Poe? Parce qu’il me ressemblait. La première fois que j’ai lu un livre de lui, j’ai vu avec émotion et ravissement, non seulement des sujets rêvés par moi, mais des phrases pensées par moi.“
Contrairement à ce que cherche à faire croire une certaine propa-gande dont on connaît les origines et les raisons, ces deux textes de Genet n’ont strictement rien à faire avec de „l’antisémitisme“, sinon, je n’aurais évidemment pas fait ce film.
Un captif amoureux“ reflète sur beaucoup de plans, la réflexion et la philosophie de la génération 68, en ce qui concerne le rêve de la révolution et la destruction de ce rêve. Il me rappelle la phrase d’Edgar Quinet dans son livre sur la révolution française, „la foi en la révolution, est la foi en l’impossible.“ »Richard Dindo
https://www.richarddindo.ch/introduction
Caméra: Neil Burgess
Son: Henri Maïkoff
Assistante de Richard Dindo: Sabine Sidawi Hamdan, Beyrouth
Montage: Rainer M. Trinkler
Musique: „Requiem“ de Mozart (Chef d’orchestre Philippe Herreweghe, Maison d’Edition, „harmonia mundi“)
Production: Lea Production, Zürich / Les Films d’Ici, Paris (Richard Copans) et Robert Boner

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