Au début des années 90, le nouveau maire de Sendai, une ville de 1 million d’habitants, à 300 km au nord de Tokyo développe le projet d’une médiathèque, un type de bâtiment jusqu’alors inconnu au Japon : bibliothèque, consultation de DVD, galeries d’exposition, accès libre à internet. Les associations de citoyens, consultées sur ce programme complexe insistent sur le fait qu’il doit être libre d’accès et « sans barrières ». Le lauréat est Toyo ito, il est connu pour ses architectures légères et aléatoires : la maison en U, le dôme de Odate, un musée à Yatsushiro… Sa proposition est « Transparente »… Dès les premiers dessins, l’image du bâtiment prend forme : derrière une façade en verre on peut voir d’étranges structures en tubes blancs qui traversent la médiathèque sur toute sa hauteur. Rompant avec les postulats de l’architecture moderne du XX ème siècle , la médiathèque de Sendai et son « espace sans barrières » est un premier pas vers cette architecture immatérielle et évanescente qui laisse toute sa place à l’éphémère.