Valérie est une femme libre d’esprit, d'une soixantaine d'années, pour qui la vie semble s'être arrêtée. Souffrant de dépression, toutes ses journées se ressemblent. Elle passe la plupart de son temps dans une grande maison vide, buvant du café, regardant la télévision, allongée sur un canapé et fumant des cigarettes. Jean-Louis, son mari, est tout l’opposé. Retraité hyperactif, il restaure constamment la maison pour s'occuper. Saison après saison, Faustine leur fille, cherche la juste distance pour aborder le quotidien de sa mère et se demande comment renouer avec elle.

À la recherche de réponses, Faustine commence à explorer les vieux films de famille que son père a réalisés dans son enfance. Jean-Louis était un filmeur compulsif, un collectionneur d’image obsédé par le temps qui passe, et a enregistré tous les faits et gestes de sa famille pendant plus de dix ans. Dans ces cassettes Hi8, Faustine retrouve des indices qui l'aident, petit à petit, à reconstituer le trajet de sa mère.

Après la naissance de ses deux enfants, Valérie a eu du mal à reprendre sa carrière de maquilleuse dans l'industrie du cinéma. Elle s'est sentie obligée de choisir entre sa vie de famille et son travail, s'est lassée de lutter contre une société sexiste et a perdu son travail. Lentement, elle s’est sentie de plus en plus isolée et la dépression s'est emparée d’elle. Son malaise a culminé en l'an 2000, lorsqu'elle a explosé et révélé toute sa détresse face caméra, alors que Jean-Louis était en train de la filmer.

Après ce détour par les images de son passé, Faustine comprend désormais ce qui s'est joué dans son enfance. Mère et fille renouent petit à petit. A la fin, caméra entre leurs mains, elles se réapproprient ensemble leur image et leur histoire ; l'histoire tragique d'une femme qui a lutté toute sa vie avec les injonctions d’une époque liées à la maternité.